Resto Trottoir d'Octobre + concert de soutien

 Depuis plus de dix semaines, des centaines de milliers de Bélarusses défient régulièrement le pouvoir et descendent dans la rue pour manifester et demander le départ d'Alexandre Loukachenko qui à la suite d'élection truquée a pu conserver son trône d'autocrate.

Malgré la répression de plus en plus violente, les Bélarusses sont en quête de liberté et mettent en place des solidarités afin de tenir face la dictature.

Nous relayons l'appel lancé le 11 septembre 2020 par les camarades du Food Not Bombs de Minsk ( https://vk.com/fnbminsk ) :

(la traduction a été effectuée grâce à google-translate puis corrigée par nos soins, il y a certainement quelques erreurs lexicales, certains passages peuvent paraitre confus mais nous espérons que l'esprit du texte est compréhensible)

"Notre appel s'adresse aux Bélarussiens, aux Bélarussienes et aux personnes d'autres nationalités qui sont avec nous «de ce côté des barricades». À ceux qui luttent et sont inflexibles, et à ceux qui se sont rendus et sont désespérés. À ceux qui sont sur le territoire du pays et à ceux qui l'ont quitté : nous sommes tous ensemble dans ce petit bateau dans la mer agitée et nous essayons de survivre. Les événements que nous vivons resteront dans les manuels d'histoire comme des jours d'opposition à la dictature de 26 ans au Bélarus.

Probablement, jamais auparavant notre haine contre les organes d'états enfreignant la loi (qui sont maintenant correctement surnommés les punisseurs) n'a été aussi forte.

Mais notre fierté et notre admiration pour les Bélarusses sont également fortes.

Nous ne voulons pas sous-estimer l’importance des pertes que nous avons déjà subies. C'est un prix trop élevé : pour la vie, la santé des gens, et c'est maintenant notre société qui subit un traumatisme collectif. Mais nous voulons célébrer les victoires et les réalisations que nous avons déjà acquises, et qui resteront avec nous sous n'importe quel régime, ce sont des choses qui ne pourront nous être enlevées par aucune force.

En premier, nous avons accru notre conscience politique et nous avons pu nous séparer de notre syndrome d'impuissance. Depuis un mois maintenant, des gens de tous horizons sont descendus dans la rue et demandent des changements, y compris ceux qui n’avaient jamais été impliqués dans l’activisme politique.

L'un des principes de notre collectif est la non-violence. Mais nous sommes solidaires non seulement des manifestants qui participent à des marches pacifiques, mais aussi de ceux qui résistent. Car construire des barricades lorsque les "punisseurs" utilisent des armes et du matériel militaire contre des personnes non armées en toute impunité n'est pas de la violence, mais de la légitime défense! Nous ne nous sommes pas des provocateurs, car ce sont les autorités et ceux qui les défendent qui sont les sources de la violence.

Il y a déjà une victoire définitive dans le fait que des centaines de milliers de personnes ont acquis l'expérience des manifestations de rue, ainsi que celle de surmonter leur peur de descendre dans la rue et de déclarer haut et fort que c'est notre ville, notre pays, notre vie.

Deuxièmement, nous voudrions distinguer le mouvement des femmes parmi les centaines de milliers de manifestants. Demandons à ceux qui critiquent l'engagement pacifique des femmes, le fait d'offrir des fleurs aux punisseurs, de laisser tranquilles ces femmes intrépides et de retourner plutôt leur colère contre le système patriarcal, qui veut que les femmes soient mignonnes, agréables, toujours souriantes, pardonnant à tout le monde, avec l'interdiction d'exprimer de la colère ou de l'agressivité. Après tout, pendant tout ce temps, les femmes elles-mêmes ont reçu des fleurs et ont appris le rôle de «décorer n'importe quel collectif» (et non d'apprivoiser une dictature). Élevons nos filles bruyamment, rebelles et libres. Arrêtons de leur dire qu'elles sont le sexe faible, mais disons leurs à quel point leurs mères ont été fortes. Elles sont sorties pour protester face à des forces de l'ordre qui ont lancé des grenades sur des personnes non armées, tiré des balles en caoutchouc à bout portant et écrasé des gens avec des paniers à salade.

Et c'est la deuxième victoire : l'émancipation des femmes, et leur stupéfaction, contrairement à toute autre protestation. Les femmes se sentent plus que jamais une force politique, et elles ne se sépareront jamais de cette découverte. Même si vous emmenez tous les hommes forts à la disposition de l'État dans les rues, habillez-les avec des masques et des vêtements noirs, forcez-les à courir dans les deux sens le long de l'avenue avec un regard sérieux : les femmes leur riront au nez . Nous sommes déjà dans une société différente, avec d'autres femmes. Et peut-être que même si le patriarcat n'est pas encore détruit, il commence déjà à craquer.

Une autre victoire non moins importante et qui nous rend très heureux en tant qu'anarchistes est la croissance de l'entraide et de la solidarité dans notre société. Tout cela est aussi important que les manifestations de rue. Des initiatives entières pour aider les victimes ont été mises en place et fonctionnent bien. Psychologues et avocats offrent leur aide professionnelle gratuitement. Les chauffeurs de taxi et pas seulement : Voyage gratuit. Centres médicaux : service gratuit. Les gens se sont rendu compte qu’il n’était pas nécessaire d’avoir des compétences particulières en matière d’entraide. Vous pouvez simplement apporter de l'eau potable aux manifestants sous le soleil brûlant, nourrir les grévistes. De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins! Tels sont les principes que nous, en tant que collectif, avons essayé de promouvoir par nos actions. Et ici, nous avons un message important pour vous : de telles actions font partie des idées de l'anarchisme! L'anarchie n'est pas le chaos et le désordre, comme les hommes en uniforme à la télévision essaient de vous l'inculquer. Violence, cruauté, répression : ce sont les principes tacites de l'État. Paix, entraide, soutien, partage des responsabilités, liberté : tels sont les principes anarchiques que nous essayons de transmettre aux gens. Continuons à unir les rues, les maisons et les cours pour s'entraider entre amis et plus loin encore, et peu importe qui deviendra président-e!


PS: L'appel en dit long sur les personnes qui participent activement aux manifestations ou les soutiennent à l'arrière. Mais nous comprenons également qu'il existe de nombreux groupes de personnes vulnérables qui ne peuvent pas participer à la lutte. Comme ceux qui ont des problèmes de santé mentale exacerbés tels que la dépression, des troubles anxieux, qui souffrent de paranoïa, etc. Il peut y avoir d'autres raisons importantes, et c'est normal. Nous travaillons avec l'un de ces groupes : les sans-abri et les personnes ayant très peu de moyens de subsistance. Et ces personnes sont également importantes et recherchent la liberté et une vie meilleure, bien qu'elles ne puissent contribuer à la lutte. Nous sommes également solidaires avec elles et nous voulons qu’elles ne soient pas oubliées, ni condamnées, mais qu’elles puissent apporter leur aide."


 

Nous vous invitons également à assister au concert de soutien organisé le jeudi 22 octobre au Foyer des Oiseaux :

LOUNATA (électro folk) 

Concert en solidarité au peuple Bélarusse le jeudi 22 octobre 20h30

Aux frontières des musiques ancestrales et actuelles, LOUNATA propose une vision inédite de la musique, les Continents fusionnent à l’unisson.

Lounata par sa démarche artistique de mixité des styles, rassemble diverses cultures, faite d’une trame d’une musique ancestrale Biélorusse en passant par l’Electro, HipHop actuelle, Trance.


Réservation vivement conseillée (car jauge réduite) par tel : 0381403200 ou par mail o.brenet@hajlesoiseaux.fr

5€ (3€ pour les cartes avantages jeunes)

événement facebook : https://fb.me/e/1DlwE6G0i

Blog des oiseaux : https://www.habitatjeuneslesoiseaux.fr/culture/concerts/article/lounata.html