Le
prochain resto-trottoir aura lieu le dimanche 29 septembre 2019 à partir de 12
heures 30 place Marulaz à Besançon (ou à l'abri sous les arcades du
quai Vauban s'il fait mauvais temps).
On vous souhaite nombreux et nombreuses pour ce moment de convivialité unique à Besançon !
Pour cette
rentrée scolaire et libertaire 2019, le R.T. se propose de faire prendre
conscience que les luttes des classes sociales qui peuvent apparaitre comme des
concepts d’un autre temps, sont en réalité bien présents et visibles dans notre
quotidien. Cette affiche met en perspective les protagonistes des luttes
passées, à savoir quelques-uns des grands mouvements de révolte populaire et les
causes profondes et souvent multiples de ces révoltes. Ces révoltes sont protéiformes et
prennent leurs sources de diverses manières. Elles sont souvent d’ordre
fiscales au début, puis elles tenteront par la suite quasiment toutes d’avoir
des revendications plus vastes sur le système en place. Il est important de
noter que ces révoltes ne visent pas à chaque fois à engendrer un système
purement anarchique (sans hiérarchie) ou purement socialiste (égalité sociale
juste) par exemple, mais tentent à leurs manières de faire valoir des droits
grandissants dans leurs sociétés de l’époque.
Pour exemple, les
Rustaud.e.s, lors de leur révolte en 1525 dans le Saint Empire Romain Germanique
(dont faisait partie l’Alsace et un morceau de la Lorraine de l’époque)
voulaient obtenir des procès équitables lorsqu’ils étaient ourdis par les
princes ou les seigneurs, ils voulaient voir leurs impôts baisser et pratiquer la
religion qu’ils désiraient. A aucun moment, la révolte voulait voir la
monarchie ou le pouvoir ecclésiastique tomber complètement, ils souhaitaient
simplement que les élites de l’époque aient plus de bienveillance et plus de
compassion à leurs égards. On notera deux choses ici. La première est le
caractère généraliste de ces affirmations et qui n’est sans doute pas
applicable à tous les révoltés de l’époque, certains voulant sans aucun doute abolir complètement les dominations. La seconde est le caractère
manifestement répétitif à travers les âges de ce phénomène. En effet, tout
comme la révolte des Rustaud.e.s, celle des Gilets Jaunes partait de la
fiscalité trop importante qui pèse sur une partie de la population, pour finir
sur une remise en cause plus globale de l’ordre établi. Cette remise en cause
est rarement totale mais reste fondée sur les mêmes principes que pour les
Rustaud.e.s, à savoir obtenir de la bienveillance de la part de nos dirigeants
et nos élites politiques. En cela, la proposition de Référendum d’Initiative
Citoyenne en fait un exemple assez parlant car elle vise à obtenir quelque chose de
possiblement acceptable de la part des élites mais reste dans la droite lignée
d’une domination d’une partie de la population sur une autre; il y aura toujours une certaine élite dirigeante qui ne fera que très légèrement amoindrir leurs privilèges législatifs.
L’histoire nous
montre ainsi qu’il existe des avancées sociales, politiques ou
environnementales, mais toutes sont toujours prises au piège d’un carcan
idéologique de domination d’individus sur d’autres, d’idées sur d’autres ou
d’espèces sur d’autres pour ne reprendre que ces trois avancées précitées.
Le débat est
ouvert !
M.A.