Resto Trottoir du dimanche 24 novembre 2024

 
Comme à notre habitude, on se donne rendez-vous ce dernier dimanche du mois, c'est à dire le 24 novembre, à partir de 12h30 sur la place Marulaz, à Besançon.

S'il pleut ... on trouvera refuge sous les arcades du quai Vauban.


Ce Resto trottoir sera le lendemain de la manifestion pour l'élimination des violences faites aux femmes et minorité de genre.
Voici donc le texte d'appel à manifester proposé par le collectif féministe"Nous Toutes".
L'appel complet est disponible sur leur site
La manifestation débutera à 15h, Esplanade des droits humains (devant la mairie).

Texte d’appel aux manifestations du 23 novembre 2024

contre les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences de genre

À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes et minorités de genre, nous appelons à manifester dans toutes les villes de France hexagonale et des Outre-mer le samedi 23 novembre contre les féminicides, les violences sexuelles et toutes les violences de genre.

En France, depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, nous décomptons déjà plus d’un millier de féminicides. UN MILLIER de femmes et filles assassinées par des hommes ! Les féminicides ont lieu partout, dans les foyers mais aussi en dehors. Dans l’espace public, ces crimes visent particulièrement les femmes trans, migrantes, travailleuses du sexes ou SDF qui sont trop souvent invisibilisées. Derrière ce chiffre, ce sont aussi des milliers d’enfants, de familles et de proches endeuilléEs.

Qui s’en indigne ? Qui se préoccupe réellement du meurtre de ces femmes, tuées parce qu’elles sont des femmes ? Quelles réactions collectives ? Quelles réponses politiques ? Depuis 7 ans, les gouvernements successifs ont multiplié les promesses mais les moyens sont dérisoires et en baisse, l’action politique est quasi-inexistante. Non seulement le gouvernement ne soutient pas le travail militant et associatif, mais il s’engage dans une répression sans précédent des mouvements sociaux et féministes.

Les violences sexistes et sexuelles sont quotidiennes et concernent tout le monde. La banalisation du sexisme favorise les violences que nous vivons au quotidien : discriminations, harcèlement, violences psychologiques, violences au sein du couple à travers le contrôle coercitif, violences économiques, cyberviolences dont les raids masculinistes, violences gynécologiques, mutilations sexuelles, mariages forcés, agressions, viols, féminicides. En France, une femme est victime de viol ou tentative de viol toutes les 2 minutes 30 et un enfant toutes les 3 minutes. Plus de cinq millions d’adultes en France déclarent avoir été victimes de pédocriminalité. Des centaines de milliers d’enfants sont victimes des violences conjugales, parentales et intrafamiliales. Un tiers des femmes subissent du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. Face à Gisèle et ses enfants, le profil des 51 hommes accusés de viol sous soumission chimique confirme ce que les associations féministes et enfantistes répètent depuis des décennies : les auteurs de violences ne sont pas des monstres, ce sont des hommes de notre entourage mais aussi des personnalités publiques. Ces violences concernent tout le monde ! Et la honte doit changer de camp !

[Lire la suite sur le site : https://www.noustoutes.org/manifestations-feministes-2024/#]



Resto Trottoir du dimanche 27 Octobre

Comme à notre habitude,  on se donne rendez-vous ce dernier dimanche d'octobre, c'est à dire le 27, à partir de 12h30 sur la place Marulaz à Besançon.

S'il pleut ... on trouvera refuge sous les arcades du quai Vauban.

(Et faites attention au changement d'heure !)


N'hésitez pas à venir nous donner un coup de main à la cuisine le samedi (contactez nous par mail assez tôt à l'avance pour qu'on vous donne l'adresse), ou nous aider à installer et à servir le repas le dimanche à partir de 11h30 devant la librairie l'autodidacte Place Marulaz.

Resto trottoir du dimanche 29 septembre

On se donne rendez-vous comme à notre habitude ce dernier dimanche de septembre, on sera le 29, à partir de 12h30 sur la place Marulaz à Besançon.

S'il pleut ... on trouvera refuge sous les arcades du quai Vauban.

N'hésitez pas à venir nous donner un coup de main à la cuisine le samedi (contactez nous par mail assez tôt à l'avance pour qu'on vous donne l'adresse), ou nous aider à installer et à servir le repas le dimanche à partir de 11h30 devant la librairie l'autodidacte Place Marulaz.

 

De Septembre à Octobre, c'est la Rentrée Libertaire 2024

 
C'est la Rentrée... la Rentrée Libertaire 2024 ! 

Si vous croyez encore en la démocratie représentative et que vous attendez toujours un-e premièr-e ministre ou un gouvernement que vous avez élu lors des dernières élections, si vous voulez votre retraite à 60 ans et des services publics adéquats, si vous comptez sur ces syndicats co-gestionnaires du système pour une grande grève générale... préparez-vous à déchanter ! Même avec des déclamations sur les réseaux, des manifs-promenades et des grèves saute-moutons, rien ne changera. 
Le climat, le social... tout ça, ne changera que lorsque nous reprendrons nos vies en mains, en l'arrachant avec force et détermination aux élu-es politiques de métiers et aux simili-rois et reines de pacotille. 

Les anarchistes continuent de prôner un changement radical, ils et elles ont aussi une mémoire militante qui leur permet de faire redécouvrir des tactiques et des modalités de luttes (réquisitions, mutuelles, auto-réductions, occupations, amours libres, éducations populaires, etc.). Pour cela, des projections, des discussions, des ateliers et même des concerts, chants et jeux seront là en ces mois de septembre et octobre 2024, à Besançon, pour nous faire sortir de nos gonds, découvrir ces vieilles idées toujours à la pointe de l'innovation, voir comment lutter ensemble sur tel sujet ou tel autre. 
Venez nous rejoindre, fomentons les futures révolutions... ou juste rencontrons-nous, partageons de beaux moments pour un autre futur !
 
 
Plus d'info sur le blog :

besac-libertaire.info

Resto Trottoir du dimanche 25 Août

 Malgré que ce soit les vacances nous serons là. On se donne rendez-vous comme à notre habitude ce dernier dimanche d'août à partir de 12h30 sur la place Marulaz à Besançon.

S'il pleut ... on trouvera refuge sous les arcades du quai Vauban.

N'hésitez pas à venir nous donner un coup de main à la cuisine le samedi (contactez nous par mail assez tôt à l'avance pour qu'on vous donne l'adresse), ou nous aider à installer et à servir le repas le dimanche à partir de 11h30 devant la librairie l'autodidacte Place Marulaz.

Et comme thématique pour l'affiche de ce mois d'août... un peu de fraicheur...

Vous avez cru qu'avec la cérémonie de clôture, vous en aviez terminé avec les Jeux Olympiques en France ? Eh bien raté !

Les JO d'hiver 2030 dans les Alpes s'annoncent déjà comme une catastrophe écologique et sociale.

Que faire pour enrayer la machine et éviter une nouvelle catastrophe olympique en territoire alpin ? Jusqu'en 2030 les techniques peuvent être diverses et simultanées. Des actions ont déjà été menées, et d'autres sont programmées.

On vous laisse découvrir l'ampleur de la catastrophe à venir avec la lecture de l'article, en dessous de l'affiche de ce mois, paru en juillet 2024 dans Basta (JO d'hiver 2030 : une catastrophe écologique et sociale annoncée).

Et puis vous tenir plus au courant via le blog NO-JO (Non aux J.O dans les Alpes).



JO d’hiver 2030 : une catastrophe écologique et sociale annoncée

par Marika et Chloé Baumes (Revue Z) 25 juillet 2024

Tandis que 90 % des Français·es ne partent pas aux sports d’hiver faute de moyens, que des milliers de personnes exilées risquent leur vie chaque année en tentant de passer la frontière alpine, que l’économie des montagnes reposant sur le tourisme est en train de faire naufrage, que la France base son plan d’adaptation au réchauffement climatique sur un scénario à +4 degrés d’ici 2100, et que les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne planétaire…

Laurent Wauquiez (président de la région Auvergne-Rhône-Alpes devenu aussi député) et Renaud Muselier (président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur) semblent, eux, très optimistes quant à l’avenir climatique et économique de leurs montagnes ! Pour preuve, ils ont décidé de fusionner les dossiers des deux régions pour proposer une candidature unique pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) d’hiver de 2030.

Après Chamonix en 1924, Grenoble en 1968 et Albertville en 1992, les Alpes françaises se sont retrouvées seules en lice pour accueillir une nouvelle édition. Le 24 juillet, le Comité international olympique a officiellement attribué ces Jeux d’hiver à la France « sous conditions » que la garantie financière soit votée par le Parlement d’ici mars 2025.

Les autres candidatures, suisse et suédoise, ont été écartées par le CIO, de peur d’un rejet populaire. Mais qui veut encore des JO sur son territoire ?

PAS DE NEIGE, QUE DU BÉTON

Février 2022. Les Jeux d’hiver de Pékin sont les premiers à se dérouler sur de la neige 100 % artificielle. Les deux éditions précédentes n’avaient pas accompli beaucoup mieux en la matière : 80 % de neige de culture pour Sotchi (Russie) en 2014, et 90 % pour ceux de Pyeongchang (Corée du Sud) en 2018.

Les scientifiques annoncent en effet la baisse continue de l’enneigement dans les prochaines années, avec une remontée de la « limite pluie-neige » [1]. Un réchauffement des températures mondiales de 4 degrés d’ici 2100 entraînerait la mise hors service de 98 % des 2234 stations de sports d’hiver européennes.

La hausse actuelle des températures en montagne et la fonte des glaciers aggravent les risques d’avalanches et d’inondations, et l’artificialisation des sols ne ferait qu’accélérer ce processus. Face à ces changements en cours, les vallées ne sont pas du tout préparées.

Les compagnies privées qui gèrent les domaines skiables misent donc sur la neige artificielle. La multiplication de retenues collinaires [2] est envisagée pour produire toujours plus de neige de culture. Hautement décriées, celles-ci constituent une dépense d’argent public et un accaparement des ressources au bénéfice des compagnies des stations les plus riches et prestigieuses. Et quand les canons à neige ne suffisent pas, c’est par hélicoptère ou par camion que l’on amène la neige, comme cela s’est déjà vu pour la Coupe du monde de biathlon au Grand-Bornand (Haute-Savoie) en 2022.

Valérie Paumier, fondatrice de l’association Résilience montagne, s’étonne qu’avec cette candidature, « on axe tout un investissement, un marketing et une communication sur le ski et la neige en 2030 ». D’après elle, l’organisation des Jeux reviendrait à « balancer de l’argent public pour conforter un modèle qui est déjà mort ». Plutôt que d’amorcer dès maintenant – et bien que déjà tardivement – une sortie de l’économie du ski, certain·es élu·es alpin·es croient donc pouvoir grappiller encore quelques années en organisant les Jeux d’hiver 2030.

Avec l’espoir de pouvoir surfer sur les lois « spécial JO » afin d’accélérer des projets en station, pour certains fortement contestés : téléphérique à 3400 mètres d’altitude sur le glacier de la Girose, dans les Écrins, retenue collinaire à Montgenèvre, complexe hôtelier de luxe au Monêtier-les-Bains, près de Briançon (alors que les structures hôtelières déjà existantes peinent à se remplir)…

Bien sûr, nos deux chantres des Jeux olympiques et présidents de région promettent des Jeux « respectueux de l’environnement » et au budget « modeste » qui réutiliseront 95 % d’infrastructures déjà existantes, notamment celles des JO d’Albertville 1992. Il n’y aurait à construire que deux patinoires à Nice, dont une pouvant accueillir 13 000 spectateur·ices. Sauf qu’ils oublient de parler des coûts de mise aux normes (accessibilité, vétusté…) des bâtiments vieillissants.

Et des quatre villages olympiques [3], des parkings, routes, hôtels, restaurants et lieux de divertissement qu’il va falloir construire pour les athlètes, les journalistes et les touristes. Infrastructures qui, elles, ne se feront pas sans imperméabilisation des sols.

« Il y a une promesse politique de “faire avec l’existant”, mais, à partir du moment où la neige n’existera pas et qu’on va devoir la fabriquer, déjà, c’est faux », pointe Valérie Paumier. Et elle ajoute : « De facto, des Jeux sobres et durables, ça n’existe pas. »

RENTABILISER LA FIN DU MONDE

D’après son rapport « Les stations de montagne face au changement climatique » du 6 février 2024, la Cour des comptes annonce qu’« avec 53,9 millions de journées-skieur, la France se classe au deuxième rang mondial du tourisme hivernal, juste derrière les États-Unis ». Tout en rappelant que les territoires de montagne en France se sont rendus économiquement dépendants de la monoculture du ski depuis le développement des stations dans les années 1950, à travers les plans neige.

La raréfaction de la « ressource neige » entraîne une mise en concurrence des stations, au détriment des petites et moyennes villes de montagne. Les grandes stations, nichées à des altitudes suffisantes, tirent leur épingle du jeu et s’orientent vers une offre touristique de luxe, réservée aux quelques gâté·es qui peuvent se payer l’expérience de plus en plus rare de la neige en hiver. Le développement de cette branche de tourisme exige la création d’activités adaptées aux goûts de ces vacanciers et vacancières privilégié·es : piscines chauffées, spas, hôtels de luxe…

Stéphane Passeron, porte-parole du collectif No JO – principal collectif d’opposition aux Jeux d’hiver de 2030 – et ancien skieur de fond de l’équipe de France, confirme : « Il y a de moins en moins de neige, on se retrouve avec des stations haut de gamme qui font venir les gens qui ont le plus de moyens. Et donc ils vont bétonner de plus en plus en altitude. » L’offre de sports d’hiver est toujours plus inaccessible : « La population française qui va au ski, c’est 7 ou 9 %. C’est une élite qui vient à la neige. Il existe encore des classes de neige, quelques écoles qui viennent, mais c’est de plus en plus rare parce que l’Éducation nationale n’a plus les moyens. »

Alors que penser ? Soit le déni climatique des dirigeants est à son comble, soit il s’agit de cyniquement rentabiliser la fin du monde, pour le plaisir d’une poignée de touristes fortuné·es et au détriment des travailleur·ses.

En effet, l’économie des sports d’hiver repose surtout sur la précarisation des employé·es saisonnier·ères des hôtels, restaurants, magasins de sport… Stéphane Passeron, qui est aujourd’hui éducateur sportif, raconte que « l’ambiance en montagne est morose, pas sereine », notamment parce que « les moniteurs de ski, tous les gens qui travaillent autour de la neige, ils galèrent. C’est dur de travailler. On n’a plus d’hiver complet depuis des années. » Selon lui, la dépendance financière du territoire mais aussi des habitant·es « rend difficilement audible la remise en question de l’économie du tourisme ». Et cette candidature aux Jeux d’hiver a pour but de continuer à vendre l’offre touristique.

Le tourisme entraîne aussi des inégalités dans l’accès au logement dans les stations, où prévalent locations de courte durée et résidences secondaires. Le département des Hautes-Alpes compte 45% de résidences secondaires, et, dans certaines stations de ski, ce taux atteint près de 90%. La spéculation immobilière s’intensifie, ne laissant que peu d’accès au foncier aux habitant·es à l’année, en particulier aux plus précaires.

Valérie Paumier a analysé les données de l’Insee : « Plus on construit des lits touristiques, plus les villages en montagne se dépeuplent. » Stéphane Passeron raconte qu’à Briançon, des classes ferment : « Il n’y a plus d’enfants parce qu’il y a trop de maisons secondaires. » Il poursuit : « Les prix de l’immobilier deviennent dingues, les saisonniers ne peuvent plus se loger. »

QUI PEUT PASSER LA FRONTIÈRE ?

Parmi les stations qui pourraient accueillir des épreuves, Serre-Chevalier et Montgenèvre se trouvent là où, chaque jour, des personnes venues demander l’asile tentent de traverser la frontière franco-italienne. En conséquence de l’absence de politique d’accueil et de la mise en place d’un dispositif policier en haut des cols, des dizaines d’entre elles perdent la vie chaque année au pied des stations. Le Conseil d’État a d’ailleurs récemment confirmé une décision de la Cour de justice européenne condamnant l’État français pour le rétablissement du contrôle à la frontière et le refoulement systématique des personnes exilées.

« En quelques mois, deux présidents de région décident du futur des Alpes à la place de milliers d’habitant·es »

Police aux frontières, opération Sentinelle, usage de drones et de lunettes infrarouges, la zone est d’ores et déjà militarisée. « On voit mal ce que les JO pourraient faire de pire, partage un militant solidaire du Briançonnais. Tu peux passer la frontière avec un forfait de ski mais pas pour demander l’asile. » La ségrégation spatiale touche de plein fouet celleux qui n’ont ni argent ni bons papiers.

Associations et collectifs tentent tant bien que mal de leur fournir de l’aide, malgré la répression et les contrôles d’identité. « N’importe quel prétexte est bon pour durcir et criminaliser les personnes étrangères et leurs soutiens. D’ici à 2030, on ne sait pas quelles nouvelles lois vont sortir. » Les grands événements sportifs sont souvent une aubaine pour déployer de nouvelles techniques de répression.

Si les JO devaient avoir lieu dans les Alpes françaises, les pouvoirs locaux pourraient y voir l’occasion d’affaiblir les réseaux de solidarité en usant des moyens utilisés lors d’autres événements, sportifs ou non : assignation à résidence, éloignement de certain·es bénévoles et militant·es du territoire ou poursuites judiciaires. « On est déjà marginalisé·es. Si tu oses prendre position contre les JO, on dit que t’es pour la mort du territoire », poursuit le militant briançonnais.

UNE CANDIDATURE AU DOIGT MOUILLE

À aucun moment les défenseurs de la candidature n’ont consulté sérieusement les habitant·es des vallées et des montagnes. Lorsque des voix s’élèvent et demandent très timidement quelques garanties sur la promesse faite d’organiser des Jeux « durables et économes », Laurent Wauquiez se fâche et retire des subventions régionales !

Les élu·es du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ont dû se positionner sur la candidature aux JOP 2030 sur la seule base d’un document d’une page A4, contenant très peu d’informations factuelles et qui ressemblait plutôt à un joli prospectus publicitaire vantant les mérites des Jeux « neige et chalet », formule chère à Renaud Muselier.

Ainsi, même les élu·es n’ont pas accès au dossier de candidature. Aucune étude d’impact, aucun budget prévisionnel, c’est une candidature « au doigt mouillé », lâche l’une d’entre elleux. Stéphane Passeron pointe un réel déni démocratique : « En quelques mois, deux présidents de région décident du futur des Alpes à la place de milliers d’habitant·es. C’est une candidature politique, et très citadine ! »

En lieu et place de données budgétaires chiffrées, juste un vœux pieux de ne pas dépasser le budget des Jeux de Milan-Cortina 2026, initialement prévu à 1,7 milliard… et déjà allègrement dépassé, comme d’habitude avec les JOP, puisqu’il atteint aujourd’hui 2,6 milliards.

D’où le slogan de ralliement du collectif No JO : « 15 jours de fête, 15 ans de dettes… » Le CIO le sait pertinemment, et demande aux États organisateurs, par le biais de « contrats hôtes », de prendre en charge l’ensemble des surcoûts. Valérie Paumier, se basant sur les dernières études de l’Institut des sciences du sport de l’université de Lausanne, abonde : « Les JO ne sont pas un investissement, c’est une dépense en déficit structurel. » Les JOP n’ont jamais été rentables. En organisant les Jeux de 1968, Grenoble s’était ainsi endettée sur vingt-sept ans et s’est vue obligée d’augmenter les impôts locaux de 230 %.

ANNULER : IL EST ENCORE TEMPS

Alors que faire pour enrayer la machine et éviter une nouvelle catastrophe olympique en territoire alpin ? Les techniques peuvent être diverses et simultanées.

D’abord, appuyer le collectif No JO, qui demande qu’une consultation publique soit organisée. Un référendum pourrait en effet permettre un refus de la candidature, en s’inspirant des nombreux rejets populaires qui ont eu lieu au cours des dernières années. On pense notamment à Hambourg (Allemagne), dont les habitant·es ont été consulté·es – contrairement à celleux de Paris – et ont rejeté la tenue des Jeux 2024 à 51,7 %.

Plus les années passent, plus le changement climatique s’accélère, plus les Jeux d’hiver ont du mal à trouver preneur : pour ceux de 2026, la candidature de Calgary (Canada) a ainsi été rejetée par référendum en 2018 – le neuvième de suite pour des candidatures aux Jeux. Ailleurs, des référendums locaux ont conduit au refus de candidatures dans tout l’arc alpin au cours des dernières années : Munich (2013), cantons suisses des Grisons (2013 et 2017) et du Valais (2018), ou encore Innsbruck, dans le Tyrol autrichien (2017).

Aucune consultation n’est organisée ? Pas de panique, d’autres voies sont possibles, entre voter pour des élu·es régional·es opposé·es au projet, ou la bonne vieille pression populaire par la rue. Derrière la bannière catalane « Per un Pirineu viu. Aturem els Jocs Olímpics » (« Pour des Pyrénées vivantes. Arrêtons les Jeux olympiques »), une manifestation a réuni 5000 personnes en mai 2022, et l’Espagne n’a finalement pas déposé sa candidature pour les Jeux de 2030, prétextant un désaccord entre régions.

RÉSISTER JOYEUSEMENT

D’après Stéphane Passeron, le problème est que « comme plus personne ne veut accueillir les JO, le CIO, quand il trouve un candidat, il le lâche plus » ! L’idée du collectif No JO est donc de multiplier les événements publics, rassemblements et débats pour alerter sur les méfaits de l’événement sportif mondialisé.

Iels ont d’ores et déjà organisé plusieurs éditions des « JO des prolos », des déambulations festives qui ont eu lieu dans les Hautes-Alpes, à Grenoble et à Chambéry, et se préparent à de nouvelles actions à l’été 2024. Iels invitent ainsi à faire le deuil de la neige, l’or des riches, et proposent de contrer la vision d’une montagne réservée aux sports d’hiver et au seul divertissement des classes aisées.

S'ALLIER AU-DELÀ DES FRONTIÈRES

« Avant, une seule ville était candidate, c’était plus facile pour alerter les habitant·es », mais pour 2030, la candidature est étalée sur plusieurs territoires, « il faut qu’on arrive à se coordonner », explique Stéphane Passeron.

« Si vous ne voulez pas des Jeux dans votre région, vous devez protester tôt et régulièrement »

Des liens se créent aussi par-delà les frontières, avec l’Italie, la Suisse, et même le Japon ! En Italie, les militant·es opposé·es à la tenue des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 ont ouvert leur mobilisation par une occupation temporaire du chantier du futur village olympique, en y organisant une assemblée populaire. La flamme anti-olympique, créée par les opposant·es aux Jeux d’hiver de Vancouver, transmise à Tokyo, et actuellement entre les mains de celles et ceux qui luttent contre les JOP de Paris 2024, leur sera certainement remise prochainement.

Pour Jules Boykoff, politiste états-unien spécialiste des mouvements anti-olympiques, si certain·es espèrent pouvoir faire annuler la candidature aux JOP 2030, c’est maintenant que cela se joue : « Une leçon historique clé est que, si vous ne voulez pas des Jeux dans votre région, vous devez protester tôt et régulièrement afin que le Comité international olympique ne vous attribue jamais les Jeux. Avec tous les problèmes politiques et sociaux en pleine lumière à l’approche des Jeux de Paris 2024, les Français·es – et le CIO – sont particulièrement attentif·ves en ce moment, c’est donc un moment propice pour présenter des arguments critiques dans la sphère publique. »

Stéphane Passeron indique d’ailleurs : « Ce n’est jamais arrivé qu’un pays qui accueille des JO qui ne sont même pas encore passés fasse déjà une autre candidature. C’est délirant. »

REPENSER L'AVENIR DES ALPES

Il faudra sûrement user d’une diversité des tactiques et continuer à tisser ce réseau international de lutte pour empêcher la machine olympique de faire ses dégâts dans les Alpes en 2030 et au-delà. Comme l’affirmait la revue italienne Nunatak dans ses réflexions suite à la tenue des Jeux d’hiver à Turin en 2006 : « Les besoins des Alpes ne sont ni l’argent ni le développement durable, définition inventée par une économie toujours à la recherche de nouveaux espaces d’action, ni le tourisme vert qui justifie des projets insensés et souvent classistes. »

Le collectif haut-alpin Mountain Wilderness appelle ainsi à une transformation des territoires de montagne pour accompagner la fin de vie des sommets enneigés et de leur économie capitaliste. Stéphane et le collectif No JO appellent, elleux, à développer d’autres imaginaires des compétitions sportives : « On ne peut plus se permettre des grands événements comme les JO dans le monde dans lequel on est. Comme pour l’agriculture de proximité, on doit faire du sport local. »

Pour Valérie et l’association Résilience Montagne, il s’agit de penser des montagnes habitées, loin de la monoculture du ski : « On devrait parler de montagnes à vivre maintenant, plutôt que de montagnes à skier », et réinventer « des lieux à vivre à l’année, qui ne dépendent pas du tourisme de masse ». Là semblent être les vraies nécessités pour les Alpes à l’horizon 2030 !

Marika et Chloé Baumes - Soutien : Collectif Z



[1] Il s’agit de l’altitude à partir de laquelle la pluie se transforme en neige. En raison du réchauffement climatique, on constate depuis les années 1950 une baisse de l’enneigement moyen global.

Selon le rapport de la Cour des comptes de février 2024 intitulé « Les stations de montagne face au changement climatique », une augmentation de 1 degré implique une remontée moyenne de la limite pluie-neige de 150 à 200 mètres (ccomptes.fr).

[2] Les retenues collinaires stockent les eaux de ruissellement et de pluie, à différencier des mégabassines, qui, elles, stockent de l’eau via le pompage dans des nappes phréatiques ou des cours d’eau.

[3] Le village olympique principal devrait se situer à Nice. Les compétitions, et donc l’hébergement des athlètes, seraient néanmoins réparties sur quatre pôles installés en Savoie, Haute-Savoie, dans les Alpes-Maritimes et les Hautes-Alpes.






Resto Trottoir du dimanche 28 Juillet

Malgré que ce soit les vacances nous seront là. On se donne rendez-vous comme à notre habitude ce dernier dimanche de juillet à partir de 12h30 sur la place Marulaz à Besançon.

S'il pleut ... on trouvera refuge sous les arcades du quai Vauban.

N'hésitez pas à venir nous donner un coup de main à la cuisine le samedi (contactez nous par mail assez tôt à l'avance pour qu'on vous donne l'adresse), ou nous aider à installer et à servir le repas le dimanche à partir de 11h30 devant la librairie l'autodidacte Place Marulaz. 


 

 

Resto trottoir du dimanche 30 juin

Pour le prochain Resto Trottoir, on se donne rendez-vous à partir de 12h30 sur la place Marulaz, le dimanche 30 juin (ah ben tiens ! ça tombe le même jour que le premier tour des législatives, c'est peut être pour cela que l'affiche de ce mois évoque les élections et le péril brun).

S'il pleut ... on trouvera refuge sous les arcades du quai Vauban.

N'hésitez pas à venir nous donner un coup de main à la cuisine le samedi (contactez nous par mail assez tôt à l'avance pour qu'on vous donne l'adresse), ou nous aider à installer et à servir le repas le dimanche à partir de 11h30 devant la librairie l'autodidacte Place Marulaz.