Malgré que ce soit les vacances nous serons là. On se donne rendez-vous comme à notre
habitude ce dernier dimanche d'août à partir
de 12h30 sur la place Marulaz à Besançon.
S'il
pleut ... on trouvera refuge sous les
arcades du
quai Vauban.
N'hésitez pas à venir nous donner un coup de main à la cuisine le samedi
(contactez nous par mail assez tôt à l'avance pour qu'on vous donne
l'adresse), ou nous aider à installer et à servir le repas le dimanche à
partir de 11h30 devant la librairie l'autodidacte Place Marulaz.
Et comme thématique pour l'affiche de ce mois d'août... un peu de fraicheur...
Vous avez cru qu'avec
la cérémonie de clôture, vous en aviez terminé avec les Jeux
Olympiques en France ? Eh bien raté !
Les JO d'hiver 2030
dans les Alpes s'annoncent déjà comme une catastrophe écologique
et sociale.
Que faire pour
enrayer la machine et éviter une nouvelle catastrophe olympique en
territoire alpin ? Jusqu'en 2030 les techniques peuvent être
diverses et simultanées. Des actions ont déjà été menées, et
d'autres sont programmées.
On vous laisse
découvrir l'ampleur de la catastrophe à venir avec la lecture de
l'article, en dessous de l'affiche de ce mois, paru en juillet 2024
dans Basta
(JO d'hiver 2030 : une catastrophe écologique et sociale annoncée).
Et puis vous tenir
plus au courant via le blog NO-JO (Non aux J.O dans les Alpes).
JO d’hiver 2030 : une catastrophe écologique et sociale annoncée
par Marika
et Chloé Baumes (Revue Z) 25
juillet 2024
Tandis que 90 %
des Français·es ne partent pas aux sports d’hiver faute
de moyens, que des milliers de personnes exilées risquent leur
vie chaque année en tentant de passer la frontière alpine, que
l’économie des montagnes reposant sur le tourisme est en train de
faire naufrage, que la France base son plan d’adaptation au
réchauffement climatique sur un scénario à +4
degrés d’ici 2100, et que les Alpes se réchauffent deux fois
plus vite que la moyenne planétaire…
… Laurent Wauquiez
(président de la région Auvergne-Rhône-Alpes devenu aussi député)
et Renaud Muselier (président de la région Provence-Alpes-Côte
d’Azur) semblent, eux, très optimistes quant à l’avenir
climatique et économique de leurs montagnes ! Pour preuve, ils
ont décidé de fusionner les dossiers des deux régions pour
proposer une candidature unique pour les Jeux olympiques et
paralympiques (JOP) d’hiver de 2030.
Après Chamonix en
1924, Grenoble en 1968 et Albertville en 1992, les Alpes françaises
se sont retrouvées seules en lice pour accueillir une nouvelle
édition. Le 24 juillet, le Comité international olympique a
officiellement attribué ces Jeux d’hiver à la France « sous
conditions » que la garantie financière soit votée par le
Parlement d’ici mars 2025.
Les autres
candidatures, suisse et suédoise, ont été écartées par le CIO,
de peur d’un rejet populaire. Mais qui veut encore des JO sur son
territoire ?
PAS DE NEIGE, QUE DU BÉTON
Février 2022. Les
Jeux d’hiver de Pékin sont les premiers à se dérouler sur de la
neige 100 % artificielle. Les deux éditions précédentes
n’avaient pas accompli beaucoup mieux en la matière : 80 %
de neige de culture pour Sotchi (Russie) en 2014, et 90 % pour
ceux de Pyeongchang (Corée du Sud) en 2018.
Les
scientifiques annoncent en effet la baisse continue de l’enneigement
dans les prochaines années, avec une remontée de la « limite
pluie-neige » [1].
Un réchauffement des températures mondiales de 4 degrés d’ici
2100 entraînerait la mise hors service de 98 % des 2234
stations de sports d’hiver européennes.
La hausse actuelle
des températures en montagne et la fonte des glaciers aggravent les
risques d’avalanches et d’inondations, et l’artificialisation
des sols ne ferait qu’accélérer ce processus. Face à ces
changements en cours, les vallées ne sont pas du tout préparées.
Les
compagnies privées qui gèrent les domaines skiables misent donc sur
la neige artificielle. La multiplication de retenues collinaires [2]
est envisagée pour produire toujours plus de neige de culture.
Hautement décriées, celles-ci constituent une dépense d’argent
public et un accaparement des ressources au bénéfice des compagnies
des stations les plus riches et prestigieuses. Et quand les canons à
neige ne suffisent pas, c’est par hélicoptère ou par camion que
l’on amène la neige, comme cela s’est déjà vu pour la Coupe du
monde de biathlon au Grand-Bornand (Haute-Savoie) en 2022.
Valérie Paumier,
fondatrice de l’association Résilience montagne, s’étonne
qu’avec cette candidature, « on axe tout un
investissement, un marketing et une communication sur le ski et la
neige en 2030 ». D’après elle, l’organisation des Jeux
reviendrait à « balancer de l’argent public pour
conforter un modèle qui est déjà mort ». Plutôt que
d’amorcer dès maintenant – et bien que déjà tardivement –
une sortie de l’économie du ski, certain·es élu·es alpin·es
croient donc pouvoir grappiller encore quelques années en organisant
les Jeux d’hiver 2030.
Avec l’espoir de
pouvoir surfer sur les lois « spécial JO » afin
d’accélérer des projets en station, pour certains fortement
contestés : téléphérique à 3400 mètres d’altitude sur le
glacier de la Girose, dans les Écrins, retenue collinaire à
Montgenèvre, complexe hôtelier de luxe au Monêtier-les-Bains, près
de Briançon (alors que les structures hôtelières déjà existantes
peinent à se remplir)…
Bien sûr, nos deux
chantres des Jeux olympiques et présidents de région promettent des
Jeux « respectueux de l’environnement » et au budget
« modeste » qui réutiliseront 95 %
d’infrastructures déjà existantes, notamment celles des JO
d’Albertville 1992. Il n’y aurait à construire que deux
patinoires à Nice, dont une pouvant accueillir 13 000
spectateur·ices. Sauf qu’ils oublient de parler des coûts de mise
aux normes (accessibilité, vétusté…) des bâtiments
vieillissants.
Et
des quatre villages olympiques [3],
des parkings, routes, hôtels, restaurants et lieux de divertissement
qu’il va falloir construire pour les athlètes, les journalistes et
les touristes. Infrastructures qui, elles, ne se feront pas sans
imperméabilisation des sols.
« Il y a une
promesse politique de “faire avec l’existant”, mais, à partir
du moment où la neige n’existera pas et qu’on va devoir la
fabriquer, déjà, c’est faux », pointe Valérie Paumier.
Et elle ajoute : « De facto, des Jeux sobres et
durables, ça n’existe pas. »
RENTABILISER LA FIN DU MONDE
D’après son
rapport « Les stations de montagne face au changement
climatique » du 6 février 2024, la Cour des comptes
annonce qu’« avec 53,9 millions de journées-skieur, la
France se classe au deuxième rang mondial du tourisme hivernal,
juste derrière les États-Unis ». Tout en rappelant que
les territoires de montagne en France se sont rendus économiquement
dépendants de la monoculture du ski depuis le développement des
stations dans les années 1950, à travers les plans neige.
La raréfaction de la
« ressource neige » entraîne une mise en concurrence des
stations, au détriment des petites et moyennes villes de montagne.
Les grandes stations, nichées à des altitudes suffisantes, tirent
leur épingle du jeu et s’orientent vers une offre touristique de
luxe, réservée aux quelques gâté·es qui peuvent se payer
l’expérience de plus en plus rare de la neige en hiver. Le
développement de cette branche de tourisme exige la création
d’activités adaptées aux goûts de ces vacanciers et vacancières
privilégié·es : piscines chauffées, spas, hôtels de luxe…
Stéphane Passeron,
porte-parole du collectif No JO – principal collectif d’opposition
aux Jeux d’hiver de 2030 – et ancien skieur de fond de l’équipe
de France, confirme : « Il y a de moins en moins de
neige, on se retrouve avec des stations haut de gamme qui font venir
les gens qui ont le plus de moyens. Et donc ils vont bétonner de
plus en plus en altitude. » L’offre de sports d’hiver
est toujours plus inaccessible : « La population
française qui va au ski, c’est 7 ou 9 %. C’est une élite
qui vient à la neige. Il existe encore des classes de neige,
quelques écoles qui viennent, mais c’est de plus en plus rare
parce que l’Éducation nationale n’a plus les moyens. »
Alors que penser ?
Soit le déni climatique des dirigeants est à son comble, soit il
s’agit de cyniquement rentabiliser la fin du monde, pour le plaisir
d’une poignée de touristes fortuné·es et au détriment des
travailleur·ses.
En effet, l’économie
des sports d’hiver repose surtout sur la précarisation des
employé·es saisonnier·ères des hôtels, restaurants, magasins de
sport… Stéphane Passeron, qui est aujourd’hui éducateur
sportif, raconte que « l’ambiance en montagne est morose,
pas sereine », notamment parce que « les moniteurs
de ski, tous les gens qui travaillent autour de la neige, ils
galèrent. C’est dur de travailler. On n’a plus d’hiver complet
depuis des années. » Selon lui, la dépendance financière
du territoire mais aussi des habitant·es « rend
difficilement audible la remise en question de l’économie du
tourisme ». Et cette candidature aux Jeux d’hiver a pour
but de continuer à vendre l’offre touristique.
Le tourisme entraîne
aussi des inégalités dans l’accès au logement dans les stations,
où prévalent locations de courte durée et résidences secondaires.
Le département des Hautes-Alpes compte 45% de résidences
secondaires, et, dans certaines stations de ski, ce taux atteint près
de 90%. La spéculation immobilière s’intensifie, ne laissant que
peu d’accès au foncier aux habitant·es à l’année, en
particulier aux plus précaires.
Valérie Paumier a
analysé les données de l’Insee : « Plus on
construit des lits touristiques, plus les villages en montagne se
dépeuplent. » Stéphane Passeron raconte qu’à Briançon,
des classes ferment : « Il n’y a plus d’enfants
parce qu’il y a trop de maisons secondaires. » Il
poursuit : « Les prix de l’immobilier deviennent
dingues, les saisonniers ne peuvent plus se loger. »
QUI PEUT PASSER LA FRONTIÈRE ?
Parmi les stations
qui pourraient accueillir des épreuves, Serre-Chevalier et
Montgenèvre se trouvent là où, chaque jour, des personnes venues
demander l’asile tentent de traverser la frontière
franco-italienne. En conséquence de l’absence de politique
d’accueil et de la mise en place d’un dispositif policier en haut
des cols, des dizaines d’entre elles perdent
la vie chaque année au pied des stations. Le Conseil d’État a
d’ailleurs récemment confirmé une décision de la Cour de justice
européenne condamnant l’État français pour le rétablissement du
contrôle à la frontière et le refoulement systématique des
personnes exilées.
« En quelques
mois, deux présidents de région décident du futur des Alpes à la
place de milliers d’habitant·es »
Police aux
frontières, opération Sentinelle, usage de drones et de lunettes
infrarouges, la zone est d’ores et déjà militarisée. « On
voit mal ce que les JO pourraient faire de pire, partage un
militant solidaire du Briançonnais. Tu peux passer la frontière
avec un forfait de ski mais pas pour demander l’asile. »
La ségrégation spatiale touche de plein fouet celleux qui n’ont
ni argent ni bons papiers.
Associations et
collectifs tentent tant bien que mal de leur fournir de l’aide,
malgré la répression et les contrôles d’identité. « N’importe
quel prétexte est bon pour durcir et criminaliser les personnes
étrangères et leurs soutiens. D’ici à 2030, on ne sait pas
quelles nouvelles lois vont sortir. » Les grands événements
sportifs sont souvent une aubaine pour déployer de nouvelles
techniques de répression.
Si les JO devaient
avoir lieu dans les Alpes françaises, les pouvoirs locaux pourraient
y voir l’occasion d’affaiblir les réseaux de solidarité en
usant des moyens utilisés lors d’autres événements, sportifs ou
non : assignation à résidence, éloignement de certain·es
bénévoles et militant·es du territoire ou poursuites judiciaires.
« On est déjà marginalisé·es. Si tu oses prendre
position contre les JO, on dit que t’es pour la mort du
territoire », poursuit le militant briançonnais.
UNE CANDIDATURE AU DOIGT MOUILLE
À aucun moment les
défenseurs de la candidature n’ont consulté sérieusement les
habitant·es des vallées et des montagnes. Lorsque des voix
s’élèvent et demandent très timidement quelques garanties sur la
promesse faite d’organiser des Jeux « durables et économes »,
Laurent Wauquiez se fâche et retire des subventions régionales !
Les élu·es du
conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ont dû se positionner
sur la candidature aux JOP 2030 sur la seule base d’un document
d’une page A4, contenant très peu d’informations factuelles et
qui ressemblait plutôt à un joli prospectus publicitaire vantant
les mérites des Jeux « neige et chalet », formule chère
à Renaud Muselier.
Ainsi, même les
élu·es n’ont pas accès au dossier de candidature. Aucune étude
d’impact, aucun budget prévisionnel, c’est une candidature « au
doigt mouillé », lâche l’une d’entre elleux. Stéphane
Passeron pointe un réel déni démocratique : « En
quelques mois, deux présidents de région décident du futur des
Alpes à la place de milliers d’habitant·es. C’est une
candidature politique, et très citadine ! »
En lieu et place de
données budgétaires chiffrées, juste un vœux pieux de ne pas
dépasser le budget des Jeux de Milan-Cortina 2026, initialement
prévu à 1,7 milliard… et déjà allègrement dépassé, comme
d’habitude avec les JOP, puisqu’il atteint aujourd’hui 2,6
milliards.
D’où le slogan de
ralliement du collectif No JO : « 15 jours de fête, 15
ans de dettes… » Le CIO le sait pertinemment, et demande aux
États organisateurs, par le biais de « contrats hôtes »,
de prendre en charge l’ensemble des surcoûts. Valérie Paumier, se
basant sur les dernières études de l’Institut des sciences du
sport de l’université de Lausanne, abonde : « Les
JO ne sont pas un investissement, c’est une dépense en déficit
structurel. » Les JOP
n’ont jamais
été rentables. En organisant les Jeux de 1968, Grenoble s’était
ainsi endettée sur vingt-sept ans et s’est vue obligée
d’augmenter les impôts locaux de 230 %.
ANNULER : IL EST ENCORE TEMPS
Alors que faire pour
enrayer la machine et éviter une nouvelle catastrophe olympique en
territoire alpin ? Les techniques peuvent être diverses et
simultanées.
D’abord, appuyer le
collectif No JO, qui demande qu’une consultation publique soit
organisée. Un référendum pourrait en effet permettre un refus de
la candidature, en s’inspirant des nombreux rejets populaires qui
ont eu lieu au cours des dernières années. On pense notamment à
Hambourg (Allemagne), dont les habitant·es ont été consulté·es –
contrairement à celleux de Paris – et ont rejeté la tenue des
Jeux 2024 à 51,7 %.
Plus les années
passent, plus le changement climatique s’accélère, plus les Jeux
d’hiver ont du mal à trouver preneur : pour ceux de 2026, la
candidature de Calgary (Canada) a ainsi été rejetée par référendum
en 2018 – le neuvième de suite pour des candidatures aux Jeux.
Ailleurs, des référendums locaux ont conduit au refus de
candidatures dans tout l’arc alpin au cours des dernières années :
Munich (2013), cantons suisses des Grisons (2013 et 2017) et du
Valais (2018), ou encore Innsbruck, dans le Tyrol autrichien (2017).
Aucune consultation
n’est organisée ? Pas de panique, d’autres voies sont
possibles, entre voter pour des élu·es régional·es opposé·es au
projet, ou la bonne vieille pression populaire par la rue. Derrière
la bannière catalane « Per un Pirineu viu. Aturem els Jocs
Olímpics » (« Pour des Pyrénées vivantes. Arrêtons
les Jeux olympiques »), une manifestation a réuni 5000
personnes en mai 2022, et l’Espagne n’a finalement pas déposé
sa candidature pour les Jeux de 2030, prétextant un désaccord entre
régions.
RÉSISTER JOYEUSEMENT
D’après Stéphane
Passeron, le problème est que « comme plus personne ne veut
accueillir les JO, le CIO, quand il trouve un candidat, il le lâche
plus » ! L’idée du collectif No JO est donc de
multiplier les événements publics, rassemblements et débats pour
alerter sur les méfaits de l’événement sportif mondialisé.
Iels ont d’ores et
déjà organisé plusieurs éditions des « JO des prolos »,
des déambulations festives qui ont eu lieu dans les Hautes-Alpes, à
Grenoble et à Chambéry, et se préparent à de nouvelles actions à
l’été 2024. Iels invitent ainsi à faire le deuil de la neige,
l’or des riches, et proposent de contrer la vision d’une montagne
réservée aux sports d’hiver et au seul divertissement des classes
aisées.
S'ALLIER AU-DELÀ DES FRONTIÈRES
« Avant, une
seule ville était candidate, c’était plus facile pour alerter les
habitant·es », mais pour 2030, la candidature est étalée
sur plusieurs territoires, « il faut qu’on arrive à se
coordonner », explique Stéphane Passeron.
« Si vous ne
voulez pas des Jeux dans votre région, vous devez protester tôt et
régulièrement »
Des liens se créent
aussi par-delà les frontières, avec l’Italie, la Suisse, et même
le Japon ! En Italie, les militant·es opposé·es à la tenue
des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 ont ouvert leur mobilisation
par une occupation temporaire du chantier du futur village olympique,
en y organisant une assemblée populaire. La flamme anti-olympique,
créée par les opposant·es aux Jeux d’hiver de Vancouver,
transmise à Tokyo, et actuellement entre les mains de celles et ceux
qui luttent contre les JOP de Paris 2024, leur sera certainement
remise prochainement.
Pour Jules Boykoff,
politiste états-unien spécialiste des mouvements anti-olympiques,
si certain·es espèrent pouvoir faire annuler la candidature aux JOP
2030, c’est maintenant que cela se joue : « Une leçon
historique clé est que, si vous ne voulez pas des Jeux dans votre
région, vous devez protester tôt et régulièrement afin que le
Comité international olympique ne vous attribue jamais les Jeux.
Avec tous les problèmes politiques et sociaux en pleine lumière à
l’approche des Jeux de Paris 2024, les Français·es – et le CIO
– sont particulièrement attentif·ves en ce moment, c’est donc
un moment propice pour présenter des arguments critiques dans la
sphère publique. »
Stéphane Passeron
indique d’ailleurs : « Ce n’est jamais arrivé
qu’un pays qui accueille des JO qui ne sont même pas encore passés
fasse déjà une autre candidature. C’est délirant. »
REPENSER L'AVENIR DES ALPES
Il faudra sûrement
user d’une diversité des tactiques et continuer à tisser ce
réseau international de lutte pour empêcher la machine olympique de
faire ses dégâts dans les Alpes en 2030 et au-delà. Comme
l’affirmait la revue italienne Nunatak dans ses réflexions suite à
la tenue des Jeux d’hiver à Turin en 2006 : « Les
besoins des Alpes ne sont ni l’argent ni le développement durable,
définition inventée par une économie toujours à la recherche de
nouveaux espaces d’action, ni le tourisme vert qui justifie des
projets insensés
et souvent classistes. »
Le collectif
haut-alpin Mountain Wilderness appelle ainsi à une transformation
des territoires de montagne pour accompagner la fin de vie des
sommets enneigés et de leur économie capitaliste. Stéphane et le
collectif No JO appellent, elleux, à développer d’autres
imaginaires des compétitions sportives : « On ne peut
plus se permettre des grands événements comme les JO dans le monde
dans lequel on est. Comme pour l’agriculture de proximité, on doit
faire du sport local. »
Pour Valérie et
l’association Résilience Montagne, il s’agit de penser des
montagnes habitées, loin de la monoculture du ski : « On
devrait parler de montagnes à vivre maintenant, plutôt que de
montagnes à skier », et réinventer « des lieux à
vivre à l’année, qui ne dépendent pas du tourisme de masse ».
Là semblent être les vraies nécessités pour les Alpes à
l’horizon 2030 !
Marika et Chloé
Baumes - Soutien : Collectif Z
[1] Il
s’agit de l’altitude à partir de laquelle la pluie se transforme
en neige. En raison du réchauffement climatique, on constate depuis
les années 1950 une baisse de l’enneigement moyen global.
Selon le rapport de
la Cour des comptes de février 2024 intitulé « Les stations
de montagne face au changement climatique », une augmentation
de 1 degré implique une remontée moyenne de la limite pluie-neige
de 150 à 200 mètres (ccomptes.fr).
[2] Les
retenues collinaires stockent les eaux de ruissellement et de pluie,
à différencier des mégabassines, qui, elles, stockent de l’eau
via le pompage dans des nappes phréatiques ou des cours d’eau.
[3] Le
village olympique principal devrait se situer à Nice. Les
compétitions, et donc l’hébergement des athlètes, seraient
néanmoins réparties sur quatre pôles installés en Savoie,
Haute-Savoie, dans les Alpes-Maritimes et les Hautes-Alpes.